Le portrait du mois : Casian, membre de l’équipe des maraudes (mars 2018)

Rencontre avec Casian…

Casian Portrait de mois mars 2018 - Emmaus Iasi RoumanieCasian est compagnon à Iași. Il y a quelques mois, il a rejoint l’équipe des maraudes organisées par Dana, l’assistante sociale de la fondation.

Le printemps étant là, les maraudes, jusque-là quotidiennes, vont être réduites au profit d’autres actions. C’est l’occasion pour nous d’échanger avec Casian sur sa perception du programme “Prânzul de noapte” (Repas de Nuit) et ses projets pour la suite.

 

Casian, peux-tu te présenter rapidement ?

Je m’appelle Casian, j’ai 29 ans et je suis né le 23 juin.

Tu as une mission particulière à Emmaüs : peux-tu nous expliquer de quoi il s’agit ?

Je participe au programme « Prânzul de Noapte » (Repas de Nuit). Chaque soir, nous aidons ceux qui sont dans le besoin : vêtements, repas, thé. Ce sont les maraudes.

Comment sont organisées les maraudes ?

Les maraudes se déroulent tous les jours, à partir de 16h. Nous allons à différents endroits de Iași : Agronomie, Chez Angelica, Maison Lavric, la Gare, Le Centre de Nuit, le quartier Tudor. Cela dure environ 2 h. Nous offrons aux gens de la nourriture, du thé, des couvertures, des vêtements, des chaussures.

Tous les bénéficiaires sont-ils sans-abri ?

Une partie des personnes que nous aidons à la gare sont totalement sans-abri. Les autres ont un endroit où dormir. Ce ne sont pas vraiment des maisons, plutôt des abris de fortune.

Depuis combien de temps participes-tu à ce programme ?

Depuis l’année dernière, en novembre.

Cela te plaît ?

Bien sûr. J’apprécie de pouvoir donner aux plus pauvres, leur offrir quelque chose de bon. Ils sont très reconnaissants, c’est gratifiant.

Comment s’organise la maraude ?

Chaque matin, nous faisons les courses à Kaufland, nous achetons ce qui est nécessaire pour la ciorba (viande hachée pour les boulettes de viande, légumes), les sandwichs (pain, fromage cașcaval, jambon) et le thé (citron, sucre). Lundi et mardi, c’est le restaurant Buena Vista qui prépare la soupe (ciorba). Mercredi, jeudi et vendredi, c’est le restaurant În Cuib.

Après les courses, je vais aider au magasin le reste de la matinée. Après le déjeuner, je fais les sandwichs et le thé. Cela nécessite une heure de préparation.

On part à 16 h. On pose tout ce qu’on a préparé dans la voiture : sandwichs, soupe, bols et cuillères, thé et verres, vêtements, chaussures.

Après la maraude, on revient à la communauté, je lave les marmites de soupe et de thé.

Comment vous organisez-vous au sein de votre équipe de maraude ?

Dana donne les vêtements aux gens, écrit sur son cahier ce dont ils ont besoin. Elle a un cahier où elle note tout : les noms, les demandes… Elle s’occupe de trouver les chaussures, vêtements, bougies pour les sans-abri.

Moi, je distribue le pain et le thé. Radu verse la soupe. C’est organisé. C’est comme ça que ça marche bien.

Quel lien as-tu avec les bénéficiaires ?

Je parle avec eux, je les connais bien : ça fait 6 mois que je les vois tous les jours. En général ils sont contents de notre travail. Avec certains, ça se passe moins bien.

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans cette mission ?

Quand les gens sont contents de notre travail, quand on peut les aider comme il faut. On s’adapte en fonction des conditions : quand il fait très froid, on donne beaucoup de couvertures. On manque de couvertures, de grosses chaussettes pour l’hiver. On donne ce qu’ils nous demandent, quand on en a. Maintenant, il fait plus chaud, on va donner des habits plus légers. On fait en fonction des saisons.

Tu as déjà fait des maraudes avec des étudiants étrangers. Comment ça se passe ?

J’apprécie qu’un groupe comme cela participe à notre action. Cela permet de connaître des gens qui prennent soin des autres. On s’organise ensemble. Par exemple, la dernière fois, je servais la soupe et ils la distribuaient. On partage le travail. Lors de ces maraudes « spéciales », ce n’est pas différent, il faut juste être plus organisés. Moi je peux leur montrer, parce que je connais mieux, et on peut travailler ensemble.

Tu veux parler de toi ?

J’ai été à Pașcani (près de Iași) à partir de la 8e classe (14 ans), ensuite à Târgu Frumos (près de Iași) en 12e classe (18 ans), en parcours professionnel. J’ai suivi deux formations : agriculture et peinture. J’ai terminé ma formation en 2010.

Comment as-tu connu Emmaüs ?

Par Ioana (ndlr : une compagne d’Emmaüs Iași) : elle était avec moi à Pașcani. Je suis venu à Emmaüs en 2014. J’y ai retrouvé beaucoup de personnes que je connaissais quand j’étais petit.

Que comptes-tu faire quand il n’y aura plus de maraudes ?

Chercher un travail : soit dans le câblage automobile, comme j’ai fait l’année dernière, soit dans le lavage automobile.


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