Sammy : Pour cette interview du mois, je reçois Ema, qui a passé trois mois en stage au sein d’Emmaüs Iasi. Ema, je te laisse te présenter.
Ema : Bonjour je m’appelle Ema, j’ai 21 ans. Avant de venir à Iasi, j’ai fait un BTS (Brevet de Technicien Supérieur) développement et animation.
Sammy : Pourquoi être venue ici en Roumanie à Iasi, qu’est ce qui t’a intéressé ?
Ema : Je devais venir à Iasi il y a deux ans, pour faire un stage en rapport avec mes études. Le projet était de pouvoir créer un projet d’animation culturelle au sein d’une association que je connaissais déjà et qui me plaisait déjà beaucoup. Mais à cause du Covid, ça n’a pas pu s’effectuer en temps voulu. C’est pour ça que, indépendamment de mon BTS, je suis tout de même venue deux ans plus tard.
Sammy : Quel a été ton projet ici, peux-tu nous l’expliquer ?
Ema : J’ai déjà effectué un stage à Emmaüs en France, où j’avais organisé une exposition photos sur les différentes activités et le processus d’Emmaüs. A Iasi, j’ai organisé une exposition photos qui mettait en valeur toutes les activités que proposait Emmaüs. J’ai beaucoup photographié le Belvédère, un petit peu Popesti et le centre de Iasi, mais surtout les maraudes. De ces photos, j’en ai fait une exposition au “Cuib” qui est un restaurant végétarien et zéro déchet. Pour communiquer un peu plus sur le projet et sensibiliser le grand public, j’ai également interviewé les personnes sans-abri qui le voulaient bien, pour qu’ils nous racontent un petit peu leur histoire et comment ils en sont arrivés à devoir vivre dans la rue.
Sammy : Tu as aussi été impliquée sur les différentes missions proposées par l’association. Quels sont les moments qui t’ont marquée pendant ce stage ?
Ema : Quand je suis arrivée, je travaillais beaucoup au Belvédère, je passais beaucoup de journées là-bas. C’était assez marquant, parce que comme le Belvédère est au milieu des champs, on a un peu cette sensation d’être dans une bulle. C’est vraiment très agréable. Et puis, je ne connaissais pas grand-chose en termes de bricolage et j’ai beaucoup appris là-bas. J’ai aussi pas mal participé aux maraudes. Je crois que la première maraude que j’ai faite, je ne suis pas prête de l’oublier. Elle m’a beaucoup marquée, parce que ce sont des visages qu’en général on évite, et d’être confrontée à autant de personnes qui sont en détresse, c’était quand même assez marquant.
Sammy : Quelles ont été tes impressions sur Iasi, sur Emmaüs et la Roumanie ?
Ema : Je ne connaissais pas du tout les pays de l’Europe de l’est, c’est des paysages totalement différents. C’était beaucoup de nouveautés et de découvertes. J’ai adoré Iasi, la dynamique de la ville, son histoire. Emmaüs, c’était une expérience incroyable, trois mois vraiment géniaux. C’était la première fois que je travaillais dans une équipe aussi respectueuse et bienveillante. Avec une super coloc’, on a bien rigolé pendant 3 mois.
Sammy : Quels sont tes projets pour la suite ?
Ema : J’ai plein de projets en tête, sinon je serais restée ici ! J’aimerais, dans l’idéal, intégrer une association féministe à l’étranger. J’ai une piste en Amérique latine. Une autre piste également, à New York pour devenir fille au pair. Ça pourrait être une passerelle pour reprendre des études là-bas, ou un service civique. Peu importe la destination, du moment que c’est en lien avec le féminisme.