Ce mois-ci, vous pourrez découvrir le témoignage d’Iman, étudiante à la faculté de médecine de Iasi et impliquée depuis plusieurs années auprès d’Emmaüs dans le cadre des maraudes.
Bonjour, peux-tu te présenter brièvement ?
Je suis HELMY REZK HANNA Iman Lisa, je suis en Roumanie car je suis étudiante en médecine générale, cinquième année à l’Université de Médecine et Pharmacie Grigore T. Popa de Iași. Je suis arrivée ici en 2016.
Comment as-tu connu Emmaüs Iasi ?
En 2017, j’ai pris la tête du pôle humanitaire de l’association étudiante francophone. Dans ce contexte, j’ai cherché à prendre contact avec les associations locales pour organiser des maraudes en collaboration avec elles. J’ai d’abord pris contact avec l’Institut Français qui m’a orienté vers Emmaüs Iasi, en me précisant que l’association était très active et reconnue à travers la ville. J’ai donc pris contact avec Emmaüs et ce fut le début d’une longue collaboration.
J’avais entendu parler d’Emmaüs en France, mais n’étais pas membre actif, ni bénévole à ce moment-là. Tout a commencé une fois en Roumanie.
Dis-nous en plus sur cet engagement aux côtés d’Emmaüs Iasi ?
J’ai eu la chance de pouvoir m’impliquer aux côtés de la fondation depuis 4 ans maintenant. D’abord en tant que chef du pôle humanitaire de la Corporation Médicale de Iasi (CMI), qui deviendra plus tard l’AMFSI. Dans ce cadre-là, nous avons pu organiser ensemble des maraudes qui venaient compléter les distributions régulières déjà organisées par Emmaüs. Des maraudes de vêtements à celles des repas chauds, pour Noël, en hiver ou pour Pâques, nous avons pu distribuer une centaine de repas et de vêtements en impliquant des étudiants aux horizons différents et en sensibilisant la communauté étudiante aux conditions difficiles d’une partie de la population de la ville.
J’ai ensuite quitté l’association, et ce fut en tant que bénévole indépendant que j’ai pu apporter mon aide en maraudes. A ce moment-là étudiante en quatrième année, j’ai pu également pratiquer les soins médicaux de première nécessité lorsque ceux-ci étaient nécessaires dans la rue (plaies profondes infectées, brûlures…).
Tu n’es plus membre de l’AMSFI, mais il y a de la relève, non ? Comment se passe la transmission des actions aux nouveaux membres ?
Il y a de la relève bien sûr! Et c’est un réel plaisir de voir des étudiants volontaires et avec autant de bienveillance. En tant que chef du pôle humanitaire pendant deux ans, j’ai eu la chance de pouvoir impliquer beaucoup d’étudiants dans les événements que nous organisions. Je pense que la transmission a commencé dès ces moments-là. Par la suite, j’ai passé la main à une amie, membre du pôle également, en restant évidemment disponible pour aider et donner un coup de main et des conseils à la relève. Tous les anciens membres du pôle et moi-même essayons de donner des idées d’événements, de partager les contacts des associations et des personnes avec qui nous avons pu organiser des événements afin de faciliter la prise de contacts entre étudiants et associations dans le besoin.
As-tu une anecdote à nous raconter ?
J’aurais tellement d’anecdotes à raconter ! À nos débuts dans le pôle humanitaire nous avons dû faire face à des petits cafouillages de dernières minutes qui, avec du recul, nous font encore beaucoup rire. Comme lorsque la fois où nous avons dû chercher en panique un Père Noël à quelques heures du Noël pour les enfants de l’hôpital Sfânta Maria et lui rafistoler un costume à la main ou lorsque nous avions mélanger les cadeaux et offert à une petite fille de 4 ans une hache de bûcherons au lieu d’une petite poupée, et qu’elle a commencé à “hacher” tout et tout le monde en rigolant. Je garde pleins de bons souvenirs de mes événements.
Aujourd’hui encore en maraude, quand je vois que les gens que l’on aide me reconnaissent, je trouve ça très gratifiant.
Une autre chose qui m’a également beaucoup marquée, c’est l’accueil qu’avait eu la cagnotte que nous avions créé avec mon pôle pour Noël en 2018. Nous avions récolté près de 1500€ et j’avais été très touché de voir à quel point les étudiants, leur familles, nos amis en Roumanie et en France pouvaient se sentir concernés et s’investir dans nos actions, ça restera un moment gravé, je pense.
Qu’est ce qui te plait dans ces actions au service des plus démunis ? Pourquoi t’engages-tu ?
Je pense que c’est le fait de se sentir utile et de donner. J’ai appris le réel sens de l’altruisme, la persévérance. L’humanitaire m’a toujours beaucoup apporté. J’ai pu rencontrer de nouvelles personnes, partager des expériences de vie et m’impliquer dans des causes qui me tiennent à cœur. C’est vraiment très gratifiant, on reçoit autant que l’on donne. C’est ce que j’aimerais continuer à faire aussi longtemps que possible.
Penses-tu que cet engagement personnel aura un impact sur ton travail en tant que médecin ?
Lorsque j’ai pris la tête du pôle humanitaire, je ne pensais pas que ça m’affecterait autant, positivement bien sûr. Je suis certaine que cela aura un impact sur mon travail en tant que médecin. J’aimerais continuer dans les actions humanitaires et à plus grande échelle encore si j’ai la chance d’en avoir la possibilité. Cela me tient vraiment à cœur et à terme j’aimerais pourquoi pas créer ma propre association.
Après la faculté, que souhaites-tu faire ?
Je termine la faculté en 2022 et jusque là je continuerai pour sûr à m’investir aux côtés de la fondation. Je ne pense pas arrêter un jour l’associatif, cela fait presque partie de moi maintenant. Je ne sais pas encore quels sont mes projets d’avenir. J’aimerais pratiquer une spécialité demandée dans les actions humanitaires internationales. Je continue d’apprendre tous les jours dans mes cours et humainement et je reste ouverte à ce qui pourrait s’offrir à moi !