Ce mois-ci, nous avons reçu des scouts de Fontenay-aux-Roses (France, 92). L’interview, réalisée par notre volontaire Sammy, est à retrouver en audio et en écrit… Étant donné que l’interview dure 14 minutes, nous n’avons pas tout retranscrit à l’écrit : nous vous conseillons donc vivement d’écouter l’interview, qui est plus complète !
Sammy : Aujourd’hui nous recevons des Scouts de Fontenay-aux-Roses, je vous laisse vous présenter chacun votre tour.
Félix : Je m’appelle Félix, j’ai 20 ans, ça fait 8-9 ans que je suis dans le scoutisme.
Philippine : Je m’appelle Philippine et j’ai 21 ans, ça fait 5-6 ans que je suis aux scouts.
Suzanne : Je m’appelle Suzanne, j’ai 20 ans, je suis étudiante et je suis scout depuis que je suis petite.
Claire : Claire, 20 ans, aux scouts depuis 10-12 ans.
Sammy : Alors pour vous, qu’est ce qu’un scout ?
Félix : Il y a les idées, la forme. La chemise, le foulard, les écussons, le chapeau, l’opinel, etc… Mais le plus important, c’est le mode de vie, les valeurs qu’on porte en tant que scout. C’est un grand terrain de jeu, […] c’est ouvert, chacun peut trouver un peu ce qu’il aime. […]
Philippine : Il y a le côté important, aux scouts, de venir en aide aux autres, d’être toujours prêt : c’est la devise. Le mode de vie dans la nature, être près de la nature et vivre dans la nature. Dans plein d’aspects de la vie, tu te rends compte que ton expérience scout te sert.[…].
Suzanne : Dès qu’on est petit, on apprend à vivre ensemble, en communauté, entre jeunes, en étant encadrés par d’autres jeunes plus grands. Il y a un transfert de ce qu’on a appris. On acquiert une autonomie en grandissant, on voit se développer des projets. Plus on grandit, plus les projets prennent de l’ampleur. Le projet de partir en Roumanie, on peut le réaliser grâce au mouvement scout qui nous soutient […]. Ça prend une grande place dans la vie d’être scout, ça devient super important. Quand on t’a apporté des choses, […] tu as forcément envie de les transmettre ensuite […].
Claire : Le vivre ensemble qu’on apprend en faisant des camps quand on est enfants, ça devient la force du groupe. Au lieu de faire quelque chose individuellement, on fait des choses en groupe.
Sammy : Pouvez-vous me raconter un moment que vous avez aimé dans votre vie de scouts, une action que vous avez réalisée qui vous a tenu à cœur ?
Félix : Pour moi, il faudrait d’abord ré-expliquer tous les grades […] : de 8 à 11 ans pour les Louveteaux-Jeannettes ; de 12 à 14 ans pour les Scouts et Guides ; de 14 à 17 ans pour les Pionniers Caravelles […] Ce qui m’a plu c’est d’avoir été à chaque fois le petit première année, à regarder les gens plus grands que moi. Puis 3ème année où tu aides les autres, et l’année d’après, tu redeviens un petit. C’est des années où j’ai beaucoup aimé être aidé et aider les plus jeunes pour me sentir un peu plus grand.
Philippine : Notre premier camp, […] on est allé dans un petit village qui s’appelle Burdignes, entre Lyon et Valence. Le projet était d’aider à faire la fête de village annuelle. Ce que j’ai vraiment adoré dans cette action, c’est qu’on a pu rencontrer des gens très intéressants […]. Il y avait des agriculteurs, un monsieur qui construisait sa maison écologique ou même les gens qui étaient juste attachés à un village et qui en parlaient avec passion. Ils étaient tous intéressants […], c’est une occasion de rencontrer et d’échanger avec des gens qui sont différents de toi.
Claire : L’année dernière, on est parti dans une ferme de réinsertion sociale. Ce qui était marquant c’était de parler, rencontrer et vivre tous les jours avec des gens qui ont des passés très compliqués. C’est hyper enrichissant, […] ça nous faisait complètement sortir de notre monde.
Suzanne : On a l’occasion de pouvoir partir en camp à l’international. Le fait de faire des projets à plus grande échelle, de prendre les choses en main, de gagner de l’argent pendant l’année,[…] ça motive. […] Donc on était partis en camp 2 semaines au Danemark, il y avait un grand rassemblement scout qui s’appelle “Jamboree”.[…] C’était l’occasion de découvrir d’autres façons de voir les choses et de partir à l’international.
Sammy : Vous êtes venus de Paris pour venir jusqu’en Roumanie, dans notre ville de Iași. Pouvez vous me raconter votre parcours pour venir jusqu’ici ?
Claire : On est en équipe compagnons, majeurs et on monte un projet qui s’appelle “solidaire à l’étranger”. On choisit une association avec laquelle on va être en partenariat, à qui on va donner notre force de main d’œuvre pour être utile. […] On s’intéressait à la question sociale, à la question environnementale. On avait déjà eu l’occasion en France de faire des choses avec la Croix-Rouge et Emmaüs en France. On a cherché l’équivalent en Roumanie pour voir comment on pouvait se rendre utile dans ce pays et on a été fortement intéressés par les projets portés par Emmaüs Iași.
Philippine : Dans notre démarche, comme on vient faire un projet de solidarité sociale et environnementale, on a décidé de prendre le train pour venir. Ca fait partie de notre projet dans son intégralité. On décide de partir un mois […]. On met 30 heures pour venir, 30 pour repartir. On découvre le pays autrement. En avion c’est rapide, alors que là le train qui roule à 50 km/h, c’est une expérience. C’est sympa, on a le temps de voir le paysage.
Claire : On a fait : Francfort, Vienne, Budapest et Brașov en train et Brașov-Iași en bus.
Sammy : Quelles ont été les impressions sur le séjour, les deux semaines passées à Iași ?
Félix : Énormément de bienveillance, toujours très bien accueillis, les gens se sont beaucoup souciés de notre confort, on pourrait presque dire “trop”, mais il n’y a pas de limite à la gentillesse. On n’en attendait pas autant, nous on est là avec notre tente, nos vêtements sales. Ça nous a fait plaisir de se débrouiller, de rencontrer, de connaître les gens d’ici, d’avoir des bras ouverts et des sourires[…].
Philippine : Je partirais sur la communication, aucun de nous parle ne parle Roumain. […] Ils nous ont accueillis à bras ouverts, […] chacun y mettait du sien pour qu’on puisse se comprendre […].
Suzanne : Il suffit de peu pour construire du lien. Leïla nous avait dit que c’est surtout par l’action que le lien se construit et c’est vrai. […] A Popești, au début de la semaine on a fait un repas pour tout le monde et c’est à partir de là qu’on a commencé à rentrer dans leur cercle. Parce qu’avant, on était encore un peu étrangers, […]. Aussi en jouant aux cartes, ils étaient trop contents.
Claire : Le système hyper vertueux de Emmaüs Iași est intéressant, il se fait à plusieurs échelles. D’abord humain et après avec les différents liens qu’il y a entre Emmaüs Iași, Popești et le Belvédère. A Popești, il y a un magasin dans un village et ça le dynamise. […]. A Iași, il y a une vraie source de revenus qui est créée par le magasin. Au Belvédère aussi il y a des pommes de terre, des aubergines, etc, qui sont récoltées et qui sont revendues à un restaurant, ou qui sont utilisées pour faire à manger à la communauté. Il y a tout ce cercle hyper vertueux, qu’on a découvert. On a eu plaisir aussi à s’y sentir inséré, on a participé à plein d’activités différentes, on a goûté un peu à toutes les chaînes du maillon. C’était un peu compliqué à se mettre en place au début à Popești. Une fois qu’ils ont compris qu’on était là pour ça et qu’on était là pour faire avec eux, c’était bon.
Philippine : On a eu l’opportunité de participer à plein d’actions différentes, à plusieurs échelles.
Suzanne : C’était sur les besoins du moment en plus ! Au début, si on ne savait pas toujours quoi faire, c’était plus par politesse de leur part parce qu’ils ne voulaient pas nous fatiguer. […]
Félix : C’est des gens toujours très motivés, ils font plein de trucs, ça nous motive aussi. On espère aussi apporter un peu notre énergie, notre motivation. On ne s’est jamais sentis de trop.
Sammy : Et du coup, quelle est la suite de votre séjour en Roumanie ? Il me semble que vous restez encore deux semaines à peu près ici.
Philippine : On reste encore une semaine où on rejoint une autre association à Cluj-Napoca, avec laquelle on va baliser des chemins de randonnée et les rendre un peu plus praticables, pour valoriser l’environnement autour de la ville. Ensuite, on fait quatre jours de visite du pays, […]. Pour ensuite rentrer en France en train. Ensuite, dans le mouvement scouts, il y a une demi-année où on doit revenir sur notre projet, le partager avec des gens, faire un témoignage. On va faire un film, pour montrer ce qu’on a vécu et le fonctionnement des associations avec lesquelles on a travaillé.
Félix : J’ai trouvé ça génial qu’on ait un très bon équilibre entre les gens qui parlent français, qui nous rassurent et en même temps qu’on ne soit pas trop dans notre zone de confort. […]. Un grand merci à tous ceux d’ici, ils étaient vraiment superbes et très inspirants. Florin et Gelu nous ont parlé de leurs parcours, moi ça m’a ému. Comme beaucoup d’autres ici, c’est des gens qui sont vraiment bien.
Suzanne : Pour la suite, Teodora qu’on a vu à Popești, […] travaille au Emmaüs de Pantin au Nord de Paris, ça va pouvoir créer un lien entre Iași et nous à Paris. On va sûrement aller la voir.
Claire : En plus c’est le Emmaüs qu’a créé aussi Gelu, qui a aussi créé Emmaüs Iași.