Ce mois-ci, direction Popești pour discuter avec deux compagnons : Nicu et Vasile. Quel est leur parcours, quel rôle ont-ils dans la ferme ?
Bonjour Vasile, tu peux te présenter ?
Je suis Vasile, je suis âgé de 24 ans. Je suis né dans le județ (département) de Iași. J’ai eu un différend familial et je suis allé à la protection des enfants. J’ai terminé l’école en 2012. J’ai connu Emmaüs par l’intermédiaire d’un collègue.
Depuis combien de temps es-tu à Emmaüs ?
Depuis 2 ans. Je suis arrivé à la fondation en 2015. Avant ça, j’étais dans la rue.
Maintenant, tu es à Popești. Tu as toujours été à Popești, ou tu as aussi été à Iași ?
Seulement à Popești. Ca m’aurait plu à Iași, mais j’ai toujours été à Popești.
Quelles sont tes activités ?
Nous travaillons collectivement à la ferme de Popești. Je me réveille à 7h30, je fais le thé, tout ça, le petit déjeuner. Ensuite, réunion avec les compagnons et le responsable, de 8h30 à 9h, pour organiser la journée. De 9h à 11h, je travaille, et je travaille aussi l’après-midi, en fonction du programme de la journée. Je m’occupe des animaux, en particulier des poules. Nous avons aussi des petits poussins.
Tu aimes travailler avec les animaux ?
Oui. Et je travaille aussi au champ, quand c’est l’été. J’aime bien.
Tu as été en Suisse, dans le cadre d’Emmaüs, non ?
Oui, j’ai été en Suisse l’année passée, en avril, durant un mois. Là-bas, c’est différent. J’ai apprécié le collectif, la communication. C’était une ferme en agriculture biologique, j’ai ramassé des épinards, lavés des carottes, pour les clients.
Cette expérience m’a plu. En particulier, les relations avec les collègues : accueil, esprit d’équipe, communication facile, aide entre eux au travail, convivialité… Nous parlions anglais. J’ai appris au lycée. Et je parle quelques mots de français. C’est fini. Un petit peu (en français dans le texte).
Je suis venu en Suisse en avion et je suis reparti en voiture. De cette manière, j’ai pu visiter l’Allemagne, l’Autriche. Très beaux, les pays européens. C’est plus beau que la Roumanie.
Et j’aimerais voir la France, aussi. Mais je n’y suis encore jamais allé.
Et j’ai vu des chèvres (dans une autre ferme suisse). Il y avait deux personnes, 70 chèvres, 70 vaches. Tout était mécanisé. J’aime beaucoup les machines. C’est ce qui m’a impressionné… et leurs fromages, aussi !
Et tu fais des dessins de voitures et de machines, non ?
Oui, depuis 10 ans, depuis l’école. Ça me plaît beaucoup. Soit je copie des photos sur Internet, soit je regarde les machines (tracteurs…)
Et je veux apprendre à conduire. Je me suis préparé. Le permis de conduire pourrait m’aider. Mon but est de trouver un travail comme chauffeur, en ayant un permis B ou de transport de marchandises.
J’aime les machines. Je suis déjà allée à Bistriţa-Năsăud, dans une entreprise de câblage de voitures, mais je ne suis pas resté. Après je suis parti à Bucarest. Un mois, mais le patron n’était pas correct, il me parlait mal. Je suis parti.
Donc, tu veux être chauffeur… et où aimerais-tu vivre ? Plus à la ville ou à la campagne ?
La ville, c’est dense. J’aimerais vivre à la campagne, mais avec une voiture personnelle, pour que je puisse aller au travail. Sans voiture, c’est difficile.
Bonjour Nicu, tu peux te présenter ?
Je suis Neculai, ou Nicu. J’ai 54 ans. Je suis né à Sinești, dans le județ de Iași.
Depuis combien de temps es-tu à Emmaüs ?
Depuis 2010-2012, quelque chose comme ça. Je suis parti plusieurs fois et je suis revenu. Je suis parti à cause des animaux (du soin aux animaux). J’en avais marre. J’ai toujours été à Popești. Jamais à Iași.
Quelles sont tes activités ?
Je m’occupe des animaux : poneys, poules, porcs… Je travaille aussi au champ. Et quand c’est nécessaire, je vais au déchargement des camions, je travaille au jardin.
Quand tu étais parti d’Emmaüs, tu as voyagé ?
J’ai voulu partir en France, mais au final je n’ai pas pu. Mais j’ai été en Grèce, avant de connaître Emmaüs. J’ai été plusieurs fois à Emmaüs, quatre fois, je crois. J’ai cherché un travail, j’ai trouvé, je suis revenu… Et j’ai été au monastère.
Et ça t’a plu, le monastère ? Ou c’était trop… tranquille ?
Ah ah ! C’est… corrompu. Mais c’était un bon endroit. Autre chose ?
Quels sont tes projets ?
Maintenant, je suis âgé. Avant, quand j’étais plus jeune, Emmaüs était un tremplin, un pas vers le futur. Maintenant, je sais que je resterai peut-être à Emmaüs.
Merci à vous deux et bonne continuation !