
Depuis 2017, un atelier de tissage a été ouvert dans notre centre de Popești à l’initiative d’Anne-Lise, bénévole suisse, dont nous avions réalisé le portrait en décembre 2017. Avec son aide et ses conseils, les compagnons tissent des pièces de tissu qui sont transformées en sacs, pochettes, écharpes, housses de coussins, tapis.
Depuis l’ouverture de l’atelier, plusieurs compagnons et compagnes de Popești ont fait du tissage leur activité principale. Rencontre avec Ioana, tisseuse “à plein temps”.
Bonjour, peux-tu te présenter ?
Je suis Ioana, je suis à Emmaüs depuis 2013. Je suis venue à la fondation parce que je n’avais pas d’endroit où dormir. Après, j’ai connu des gens. Premièrement, j’ai connu Gelu (directeur et co-responsable de la fondation, ndlr), ensuite j’ai connu M. Laurențiu (ancien co-responsable de la fondation, ndlr), ensuite M. Florin (co-responsable de la fondation, ndlr). Au début, j’étais timide, j’étais plus effacée, alors. Je connaissais déjà Monica et Ciprian (compagnons d’Emmaüs Iași, ndlr). Ensuite est venue Ioana, en 2014, nous nous connaissons depuis Pașcani (où elles ont été à l’école, ndlr). Et je suis venue à Popești en 2016.
Et à Popești, quel est ton rôle ? Ton activité principale ?
Je suis au tissage, d’habitude. J’apprécie d’être au tissage, parce que je ne m’ennuie pas. Le temps passe différemment. Anne-Lise m’a appris. C’est comme une mère, pour moi.
Depuis quand es-tu au tissage ? Est-ce que ça a été difficile au début ? Qu’as-tu tissé, déjà ?
Je tisse depuis l’année dernière. Ca a été dur au début, ensuite j’ai appris et je me suis habituée. Maintenant, ça me plaît. J’ai commencé par faire des pochettes, ensuite j’ai fait des foulards. Et maintenant, je fais des housses de coussins.
Tu choisis les couleurs, le motif ?
Je choisis avec Anne-Lise.
Et tu montes le métier à tisser ?
C’est Anne-Lise qui monte le métier, moi je ne sais pas faire. Elle met les fils, et ensuite c’est à moi de jouer.
Quand tu tisses, tu as besoin d’Anne-Lise ou tu te débrouilles ? Après qu’elle a monté le métier à tisser ?
Je me débrouille toute seule.
Tu as travaillé sur deux métiers à tisser différents. Qu’est ce qui change ?
Au début, j’ai tissé sur le petit. Ensuite, sur le plus grand. Ils sont différents. Sur le plus petit, c’est plus facile pour moi. Sur le plus grand, c’est plus dur de tirer sur une des pièces… je ne sais plus comment ça s’appelle.
Maintenant, il ne te reste plus beaucoup à tisser. Après avoir fini, qu’est-ce que tu feras ? Quel va être ton programme ?
Ca n’a pas d’importance… magasin, jardin… on verra.
Et tu as des projets futurs ?
J’aimerais partir en stage en Suisse.
Tu aimerais partir d’Emmaüs pour de bon ? Quel métier aimerais-tu faire ?
Si j’avais un endroit où vivre, oui, je pourrais partir. Si Ioana avait une maison à elle, elle m’hébergerait, parce qu’elle a confiance en moi. Comme métier… le tissage, parce que c’est ce qui me plaît. Maintenant, je sais faire, c’est juste que je ne sais pas comment monter le métier, c’est difficile pour moi.