Ce mois-ci, nous vous proposons un rendez-vous avec le père Alfonso, qui dirige la congrégation Opera Don Guanella à Iași. Nous retrouvons habituellement son équipe à la communauté ou au magasin, où nous distribuons les donations. Cette fois-ci, nous nous sommes rendus chez eux, et nous avons pu participer à l’une de leur maraude.
Mon nom est Alfonso, je suis en Roumanie depuis quatre ans. Nous sommes les premiers de notre congrégation à être venus en Roumanie, à Iași, pour ouvrir notre Opera… c’est à dire créer un lieu et nous occuper de personnes en situation de handicap. Quand nous avons vu des garçons qui avaient été abandonnés ou issus de familles défavorisées, nous avons réfléchi à comment nous pourrions les aider. Ce sont des jeunes de la région Moldavie, qui viennent de villages. Ici, il y a 15 jeunes. Nous faisons des activités avec eux, et ils vont à l’école normale… mais là, ce sont les vacances.
Quand nous sommes arrivés en Roumanie, nous avions une sorte de crainte. C’était une autre culture, d’autres activités, nous pensions que les Roumains étaient très fermés, pas tellement accueillants. Mais nous nous sommes trompé, ce n’est pas vrai. Ils sont très accueillants, respectueux, et en Roumanie je vois vraiment la foi, que ce soit chez les catholiques ou chez les orthodoxes… et ça m’a plu.
Un jour, j’ai été au marché Nicolina (un des marchés alimentaires de Iasi, ndlt) et j’y ai vu des personnes sans-abri, qui restaient sans rien, frigorifiées. J’ai alors souhaité commencer quelque chose avec eux. C’est comme cela que nous avons commencé avec les gens de la rue. Maintenant, nous avons un projet que nous développons durant l’automne, période pendant laquelle nous leur apportons à manger chaque jour. Mais avec cette période de Covid-19, nous avons souhaité faire quelque chose. Il y a un mois, nous avons candidaté à un projet d’ONG Start Kaufland (Kaufland est une chaîne de supermarchés en Roumanie, ndlt). Et nous avons reçu de l’argent pour que nous puissions distribuer de la nourriture chaque jour, pour une durée de deux mois.
Mais en général, ce qu’il manque aux personnes sans-abri, ce n’est pas de la nourriture, ce ne sont pas des vêtements, ils manquent de proximité. Nous avons des bénéficiaires qui nous disent “Père, tous les passants nous donnent quelque chose, mais il n’y a aucun respect envers nous, personne ne nous dit – bonjour, bonsoir -, et pourtant nous avons un bon coeur”. Et c’est vrai qu’ils sont très éduqués… malchanceux dans leur vie, mais bien entendu que ce sont des bonnes personnes. Ils ont aussi besoin d’affection. Cela, c’est notre travail, ne pas seulement donner à manger et des vêtements, mais plutôt créer une relation avec eux.
Ici, chez les soeurs (Filles de Sainte Marie de la Divine Providence, congrégation créée par Don Guanella, pendant féminin de la congrégation Serviteurs de charité, ndlt), qui fêtent 25 ans de présence en Roumanie, il y a 45 personnes âgées. Elles tiennent aussi une cantine sociale. A la cantine, il y a à peu près 80 personnes par jour au repas de midi. Pendant l’état d’urgence, ça a été fermé, mais ça a réouvert depuis le 15 juin. Les soeurs, comme nous, agissent et s’investissent auprès des personnes sans-abri. Nous avons aussi un terrain, sur lequel nous voulons construire un centre de nuit pour les gens de la rue, d’une capacité de 45 places.
Pour en savoir plus sur leur action à Iași :
leur page facebook : Asociația Opera Don Guanella
leur site internet : operadonguanellaromania.com